January 27, 2022

Le mystère des Anneaux de Saturne.


La première chose nous venant à l'esprit quant à l'évocation de la géante gazeuse Saturne, est bien évidemment ces somptueux anneaux qui font d'elle le summum de l'observation astronomique amateur. Saturne n'est pas la seule planète du système solaire à en posséder, une des caractéristiques des planètes annulaires est qu'elles doivent être très grosses. En effet Jupiter, Neptune et Uranus en possèdent aussi, mais je vous rassure, cela n'est comparable à ceux de Saturne qui s'étendent sur plus de 300 000 km. Bien qu'ils paraissent continues vu de la Terre, ils sont en fait constitués majoritairement (à 90 %) d'innombrables morceaux de glace, soit pure, soit « salie » par des éléments silicatés, carbonés ou métalliques dont la taille varie de quelques micromètres à plusieurs centaines de mètres. Néanmoins, comparé à la largeur dérisoire de ces anneaux, l'épaisseur de ceux-ci varie et ne dépassent pas 1 km (peuvent être localement très mince) ce qui fait que ces anneaux semblent invisibles vus de côté. En 1980,la communauté scientifique présumait que les anneaux de Saturne avait une structure façonnée uniquement par l'action des forces gravitationnelles. La sonde spatiale Voyager 1 envoya des données (images) présentant des bandes sombres perpendiculaires aux anneaux (dans les anneaux) On les appelle spokes (rayons de bicyclette) et ils ne peuvent pas être expliqués que par la gravité, car leurs mouvement et persistance ne respecte pas les lois scientifiques célestes. Cependant les spokes se déplacent en accord avec la magnétosphère de Saturne, donc la théorie mise en avant est que les spokes sont composées de particules de poussières orientée par des forces électrostatiques. Néanmoins, le mécanisme d'apparition de ce phénomène reste encore un mystère de nos jours.


Comment les anneaux de saturne, se sont ils formées?


Vous vous en doutez bien, c'est majoritairement dû à la gravité ou autrement dit, à l'attraction des corps. Un « nuage » de particules éloignés d'une planète à tendance à se rassembler : en effet, la force gravitationnelle de la planète est inférieure aux forces d'attractions entre les particules elles-mêmes. Elles vont donc se regrouper et former des anneaux. À l'inverse, si le « nuage » de particules est près de la planète, sa force gravitationnelle est supérieure à l'attraction mutuelle des particules. Elles ne peuvent donc pas se rassembler. La distance nécessaire pour passer d'un scénario à l'autre est appelée limite de Roche (pour Saturne il s'agit 140 000 km). Un corps provenant de l'extérieur franchissant la limite de Roche peut être réduit en miettes. L'effet « auto tamponneuse » est quant à lui responsables de l'aplanétisme et de la finesse de ces anneaux. Plus scientifiquement appelé conséquence de la dissipation d'énergie par collisions dans les systèmes en rotations. Le disque microsillon autour de l'équateur de la planète est formé grâce aux particules qui se heurtent entre elles. Les débris ayant dépassé la limite de roche subissent de nombreuses collisions qui les réduisent en éléments de plus en plus petits. L'énergie se dissipe lors des chocs, conduisant a une orbite plus circulaire et donc plus d'anneaux. De plus, les collisions tendent à réduire les mouvements perpendiculaires au plan équatorial. L'état naturel d'un anneau et d'être plat et large, régulier et se répartir jusqu'a la limite de Roche, il se transforme en satellite en sortant de cette limite. Enfin, la largeur des anneaux de Saturne est principalement due à deux choses : sa taille, c'est la seconde plus grosse planète du système solaire derrière Jupiter ce qui fait que sa limite de roche est très grande et que la densité de Saturne est assez faible comparée aux autres planètes du système solaire (environ 0.69 g par centimètre cube). Un petit corps pourra par exemple se rapprocher plus près d'Uranus, qui à une densité deux fois plus grande que Jupiter, que de Saturne sans s'abîmer, et ce, faisant, il subit des forces de marée plus élevée. Les scientifiques ont longtemps cru que la date de création des anneaux de Saturne était la même que celle de la formation de la planète. Nous sommes maintenant pratiquement sûrs qu'ils n'ont « que » quelques centaines de millions d'années. Peut-être ont-ils même traverse des cycles de destruction-renaissance. Leur matière peut provenir de lunes écrasées sous la limite de Roche, de lunes frappées par des comètes ou des astéroïdes, ou de tout autre objet dérivant dans l'espace « capturé » par Saturne.


En résumé, pourquoi saturne a-t-elle des anneaux ? Parce qu'elle le vaut bien.


Blog écrit par Alexandre MACAULLY, Taha SEBAI, Walid BOUALA

Sources:

January 13, 2022

Qu'est-ce que le zéro absolue et comment l'atteindre ?



Tout comme la vitesse de la lumière, une vitesse limite inatteignable pour un système physique, il existe une valeur inatteignable pour la température. Cette valeur seuil de température thermodynamique a été introduite par William Thomson dit Lord Kelvin en 1848 et est nommé le zéro absolu. Il se situe à l'origine de l'échelle Kelvin, l'unité de mesure de la température du système international en physique. 


Le zéro absolu correspond à 0 K, soit exactement à -273,15°C sur l'échelle des degrés Celsius. Cette température est considérée comme fictive car aucun scientifique n'a pour le moment réussi à l'atteindre en laboratoire. Plusieurs tentatives ont pourtant été menées depuis 1970 mais sans réel succès. Pour comprendre la difficulté de cette manœuvre, il faut savoir que refroidir un corps signifie réduire les mouvements de ses particules car la température des atomes dépend de leurs agitations. En effet, plus elles se déplacent vite, plus le corps est chaud et plus elles sont lentes plus il est froid. Autrement dit, on extrait leur énergie cinétique qui correspond à la force que possède un corps par rapport à son mouvement.
Le zéro absolu correspond à la valeur théorique  minimale de cette énergie. Or, immobiliser totalement les atomes est en pratique impossible : ils restent en mouvement, car on ne peut pas les isoler de leur environnement avec lequel ils échangent toujours de l'énergie. Plus on refroidit une particule, plus il est difficile d'en retirer l'énergie qui lui reste.


Alors que la plus basse température observée dans la nature est le rayonnement électromagnétique de l'Univers qui est de 2,7 K (-270,45°C), les physiciens et notamment ceux du laboratoire de recherche LIT (Laboratoire d'Immunologie et de Transplantation) ont réussi à s'en  approcher à 0,45 millionième Kelvin en 2003 en freinant des atomes de gaz avec des lasers dans un piège à champ magnétique. En effet, pour obtenir un refroidissement si intense l'expérience réalisée consistait à comprimer le gaz dans un petit volume puis de le détendre. On compresse ces atomes dans un petit volume, puis on les fait passer dans un volume plus grand. Cela va ainsi les forcer à s'espacer les uns des autres et donc, leur faire perdre de l'énergie, les ralentir et enfin les mener au refroidissement. Avant cet extrême, les  caractéristiques de la matière changent: les métaux perdent leur résistivité et les fluides perdent toute viscosité.


Cependant cette expérience n'a pas été réalisée avec le premier gaz à portée de main. En effet, suite aux multiples essais pour atteindre cette valeur minimale, les scientifiques ont constaté que certaines matières, comme l'hélium 3, avaient des propriétés intéressantes à l'approche de ce zéro  absolu. Ce gaz, peu présent dans l'air, environ 1 particule sur 200 000, est le seul capable d'atteindre une température aussi basse, il se présente comme un gaz unique par rapport aux autres. Cela explique pourquoi il possède un rôle majeur dans les expériences qui ont pour but d'obtenir le 0 K. La température la plus basse obtenue par les scientifiques avec l'hélium 3 est 0,002 K soit -273,148°C. À ce stade, il se présente à l'état liquide car à très basse température, ce produit a la particularité de perdre toute viscosité : c'est la superfluidité. Il s'agit du seul liquide qui ne durcit pas en refroidissant et donc du liquide le plus froid que l'on puisse trouver sur terre.


De nos jours, les chercheurs exploitent donc au maximum ces recherches sur l'hélium 3 et le zéro absolu. Leurs applications pourraient mener à des avancées majeures au sein de notre société avec notamment, une meilleure diffusion de l'électricité ou encore une augmentation de la puissance des moteurs des fusées.


Blog écrit par Stéphane Gnanguenon et Reda Taghi


Sources : 

https://www.science-et-vie.com/archives/peut-on-atteindre-le-zero-absolu-29799

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=video&cd=&ved=2ahUEwivz6XX1uHzAhVNCxoKHf9TAs4QtwJ6BAgIEAM&url=https%3A%2F%2Fwww.yutube.com%2Fwatch%3Fv%3DqItcS2a2D98&usg=AOvVaw1wsblRf03PD15K2lZ022o

http://www.linternaute.com/science/magazine/pourquoi/zeroabsolu/zeroabsolu.shtml

https://www.axenergie.eu/le-froid-absolu/



Image d'ulleo sous "Creative Commons license"

January 06, 2022

Comment les tardigrades peuvent-ils faire avancer la médecine ?

Les tardigrades sont des animaux terrestres qui sont considérés par de nombreux scientifiques comme un espoir de nombreuses découvertes et avancées scientifiques. Ce sont de tout petits animaux, pourvus de 4 paires de pattes, parfois surnommés oursons d’eau. Ils mesurent entre 0,5 et 1mm et ont une espérance de vie de 1 à 3 ans selon les espèces. Ils vivent un peu partout sur notre planète de l'Himalaya au Sahara mais on les trouve en majorité dans des endroits où il y a de la mousse comme en forêt, les milieux humides et les milieux aquatiques. Ces petites bêtes mystérieuses sont célèbres pour leur capacité d’adaptation à de nombreux environnement et à leur résistance hors du commun.
    Nous verrons dans notre article comment l'étude de ces petits êtres vivants terrestres peut faire avancer la science. Nous décrirons dans un premier temps leurs incroyables capacités et leur façon de survivre dans des conditions extrêmes. Puis dans un second temps nous verrons les enseignements retenus par les scientifiques grâce à leur étude et les potentielles avancées scientifiques qui peuvent en résulter.
    Les tardigrades sont des espèces impressionnantes de par leur capacité à faire de tout endroit terrestre (et pas seulement) leur milieu de vie. En effet, nous avons pu en observer dans des milieux très différents, sur des chaînes de montagnes à plus de 6000m d’altitude et dans des eaux abyssales à 4000m sous la mer (avec une pression de 400 bar). Diverses expériences ont prouvé qu’il peuvent survivre du quasi zéro absolu à +151°C ; résister à une pression 6 fois supérieure à celle de la fosse des Mariannes (point le plus profond des océans) soit environ 6 000 bar ; affronter le vide spatial et supporter jusqu’à 570 000 rads, une dose qui tuerait presque tout le Vivant sur Terre. Il pourrait, comme sortis de la science-fiction, revenir à la vie après une congélation (cryobiose) de plusieurs dizaines d’années (des scientifiques ont ramené des tardigrades à un métabolisme normal, alors qu’ils étaient maintenus dans des congélateurs à -20°C depuis 30 ans).
    L'intérêt qu’on leur porte vient donc de leur adaptation à toutes conditions. Cette résistance vient du fait qu’ils peuvent modifier leur métabolisme en ayant recours à la cryptobiose. Celle-ci peut être comparée à une hibernation extrême. En effet, dans cet état, ils se recroquevillent, se vident de toute leur eau, la remplace par un sucre (le tréhalose) et ralentissent leur processus métabolique jusqu’à 0,01 % de leur activité normale. Il est à la limite d'être encore considéré comme vivant. La cryptobiose désigne un ralentissement de l’activité de l’organisme en général. Les tardigrades, véritables prodiges de la survie, sont capables d’effectuer plusieurs types de cryptobiose : l’anhydrobiose en cas de sécheresse, la cryobiose en cas de froid extrême, ou encore la chimiobiose pour se préserver de certains agents toxiques et l’anoxybiose en cas de manque d’oxygène. 
    Nous allons nous pencher sur une espèce en particulier, le Ramazzotuis Varieornatus. Ce dernier est une espèce de tardigrade qui résiste aux rayons X et aux UV, grâce à la protéine DSUP (de l’anglais Damage Supressor Protein). La protéine permet d’éviter la dégradation de l’ADN engendrée par ces rayonnements fortement énergétiques. Il se trouve d’ailleurs que cette molécule est compatible avec les cellules humaines. Elles peuvent réduire jusqu'à 40% l'impact destructeur des rayons X sur nos cellules. 
    Les scientifiques sont plutôt optimistes quant à ces découvertes, ils espèrent que cela pourra permettre de protéger les gens sous radiothérapie, mais également les personnes qui travaillent dans le nucléaire, ou même aider à faire pousser des plantes sur Mars ! Des recherches sont aujourd’hui menées pour étudier l’adaptabilité de cette protéine protectrice à nos cellules et les moyens pour l’introduire dans notre patrimoine génétique. On pourrait même rêver de cryogénisation, bien que les scientifiques soient moins convaincus à ce sujet. Cette espèce ne nous a sans doute pas encore tout révélé, et nous cache peut-être quelques tours de survie dans sa poche...
Blog écrit par Elias ROUSSEAU, Tom DESCAT et Honorin DUPAS 
Sources :
https://www.franceculture.fr/sciences/tardigrade-un-animal-extraordinaire-sur-la-lune
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/l-accouplement-des-tardigrades-comment-ca-se-passe_108667 (photo)
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/paleontologie/decouverte-rare-d-un-tardigrade-de-16-millions-d-annees-dans-un-morceau-d-ambre_158102 Découverte rare d'un tardigrade fossilisé il y a 16 millions d'années
https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/17639-Rayons-X-les-secrets-du-tardigrade-utiles-pour-proteger-l-homme
(rayons X)
https://www.franceculture.fr/amp/sciences/cryptobiose-ces-organismes-capables-darreter-le-temps (cryptobiose) 
https://www.nature.com/articles/nature.2016.20648 (Rayons X et cellules humaines)
https://www.uniprot.org/uniprot/P0DOW4 (infos protéine DSUP)
https://www.aquaportail.com/definition-3266-cryptobiose.html (cryptobiose)
https://www.u-tokyo.ac.jp/focus/en/articles/a_00518.html (protéine DSUP et cellules humaines)
documents annexes pour aller plus loin :
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/stress-cellulaire_4108 (stress cellulaire), (en rapport avec les cellules et les rayons X)