January 18, 2024

Comment le désastre de Challenger aurait-il pu être évité ?

Le 28 janvier 1986, un désastre s’est produit en Floride. La navette spatiale de la NASA Challenger a explosé 76 secondes après son décollage ce qui engendra la mort de 7 astronautes dont une enseignante qui allait pour la première fois faire cours à ses élèves depuis l’espace. Mais comment cela a-t-il pu se produire ?

En outre, ce désastre a été causé par une négligence de la qualité des matériaux de « Morton Thiokol Ent. », une entreprise spécialisée en matériaux de fusées. En effet il s’avère qu’un joint torique, c'est-à-dire un anneau en caoutchouc d’un millimètre a souffert de conditions climatiques rugueuses durant une nuit à cause d’un anticyclone provenant de l’Arctique. Une fois en l'air, le joint torique défectueux se trouvant sur le propulseur à poudre (booster), causa une réaction en chaîne : la défaillance produit un appel d'air qui provoqua un départ de flamme. Le booster étant adjacent au réservoir d'hydrogène de la navette spatiale, la structure céda sous la chaleur et endommagea petit à petit l'entièreté des parois externes. La navette se désintégra lorsque le réservoir interne fut endommagé ce qui dévia la fusée de sa trajectoire initiale, les forces aérodynamiques firent exploser tout l’engin spatial. 

Ce triste événement marqua l’histoire de la conquête spatiale et engendra une méfiance vis-à-vis du grand public. Depuis 1986, les scientifiques, les chercheurs et les ingénieurs redoublent d’effort pour la sécurité des lancements de fusées en démultipliant les tests et les simulations.

Par exemple, il existe maintenant depuis des années des équipes d’ingénieurs que l’on appelle des « équipes intégrées » . Elles permettent de regrouper plusieurs ingénieurs dans des domaines différents afin de pouvoir répondre à une attente ou un objectif inatteignable sans l’union de tous ces ingénieurs. Par exemple, l'ESA et le CNES travaillent sur le lanceur Ariane 6, remplaçant de la fusée mondialement reconnue grâce à une fiabilité et une performance qui ont dépassé toutes les attentes, Ariane 5. Au sein de cette collaboration, se trouve un équipe intégrée d'ingénieurs qui a ce que l'on appelle la responsabilité d'architecte, c'est à dire qu'ils ont la responsabilité de s'assurer que la coordination et l'interface entre la base de lancement et le lanceur se déroule le mieux possible.. En effet, il faut savoir qu’Ariane 6 partage le même moteur qu’Ariane 5 avec de nombreuses améliorations évidemment,et ce type de moteur pour des raisons de fiabilité est allumé au sol.

Au cœur de cette équipe intégrée, il y a un ingénieur qui possède un rôle essentiel à son bon fonctionnement : l’ingénieur en système de lancement ou l’ingénieur en propulsion. Son rôle est de concevoir l’ensemble des équipements qui permettent à une fusée ou un satellite de décoller.

C’est ainsi que des dizaines d’équipes d’ingénieurs, de métiers divers et variés, des années de tests, de simulations, de recherches permettent de mener à bien les missions spatiales. Le risque zéro n’existera jamais et les astronautes sont conscients des risques qu’ils encourent lorsqu’ils participent à ces missions. Néanmoins le progrès au fil des années nous éloigne de ce genre de désastre comme Challenger.

Article écrit par : Emile Whewell, Luka Juillard, Paul Bellenger

Sources :

-Challenger disaster | Summary, Date, Cause, & Facts | Britannica

-Interview avec Caroline Aussilhou

-35 Years Ago: Remembering Challenger and Her Crew - NASA

-[Leaders Talk] Ronald Reagan - Space Shuttle Challenger Tragedy (youtube.com)