November 26, 2021

Le clonage dans la science-fiction reflète-t-il une certaine réalité scientifique ?


Du roman de science-fiction Le singe, de Maurice Renard, au  célèbre film Star Wars, l'imaginaire collectif vagabonde depuis bien longtemps dans un univers où le clone humain est quelque chose de normalisé. Jusqu'à maintenant, nos générations se suivent et s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. Cela s'avérera-t-il toujours vrai le siècle prochain ? Depuis la création de Dolly en 1997, la recherche dans ce domaine ainsi que la reproduction de gènes, cellules ou encore organismes a pris un élan certain. Comment arrivons-nous à faire naître des individus clonés ? Quelles sont les techniques utilisées ?

Nous éclaircirons ces questions, qui ne sont, depuis maintenant vingt-cinq ans, plus seulement un rêve de science-fiction.

D'un point de vue scientifique, le clonage est tout simplement une reproduction d'un individu à partir de l'une de ses cellules. Pour certains, cela peut ressembler à l'expérience de pensée du bateau de Thésée : si une personne (ou une plante) est née à partir d'un « morceau » d'un autre individu A, est-ce une personne à part entière ou est-ce un deuxième individu A ? Seront-elles identiques à cent-pour-cent ? Qu'est-ce qui les différencie ? Toutes ces questions peuvent nous laisser perplexe, mais privilégions, dans cet article, le côté scientifique et génétique de tout cela. Le clonage vise à la reproduction asexuée d'un être vivant à partir d'une cellule ou d'un organisme génétiquement identique à celui-ci. Il existe deux techniques différentes de clonage. La première, le clonage par scission d'embryon, consiste à déclencher artificiellement (in vitro) ce qui se produit à l'état naturel chez les mammifères en cas de gémellité vraie (jumeaux monozygotes, c'est-à-dire provenant de la division d'un même œuf). Cette méthode a récemment été jugée comme faisable et démontrée chez les primates [1]. On cherche en effet à créer une fratrie identique dans l'objectif d'avoir un support de recherches pour les maladies, ainsi que pour la création de cobayes. 
    La deuxième technique est celle du clonage par transfert nucléaire, consistant à introduire le noyau d'une cellule féconde dans le cytoplasme (partie de la cellule qui entoure le noyau) d'un ovule. La manipulation n'est pas compliquée : il suffit de prélever une cellule somatique (non sexuée) d'un individu adulte et de transférer son noyau dans un ovule dit énucléé (dont on a enlevé le noyau). Cet ovule, mis en insémination artificielle ou réimplanté dans l'appareil reproducteur d'une femelle, pourra alors se développer correctement et donner vie à un être cloné. Ainsi, les informations génétiques contenues dans la cellule prélevée se « copient » et se « multiplient », comme lors d'un développement embryonnaire normal : c'est la mitose.  La seule différence est que, dans le cas du clonage, l'information génétique ne vient que d'un individu, alors que pour une procréation « naturelle », deux individus (un mâle et une femelle) portent chacun la moitié de l'information génétique.
    Le 2 avril 1996, c'est en utilisant cette dernière technique que deux chercheurs écossais, Ian Wilmut et Keith Campbell, entament une série de manipulations génétiques qui finissent par déboucher sur la naissance de Dolly. Seule brebis à avoir atteint l'âge adulte parmi plus de 277 cellules-œufs artificiellement créées, il s'agit du tout premier mammifère à avoir été cloné. Cependant, issue de cellules d'une brebis déjà âgée de 6 ans, elle commence sa vie avec le patrimoine génétique d'un certain âge, entraînant chez elle un vieillissement prématuré à l'origine de complications pulmonaires. Dolly fut finalement euthanasiée en février 2003.

Ainsi, nous avons pu voir que le clonage est loin de n'être qu'un sujet de science-fiction. En effet, cette méthode est déjà présente et utilisée dans certains pays [2]. Cependant, nous ne pouvons qu'envisager avec inquiétude l'évolution que prendra cette technologie si elle est mal contrôlée. Sera-t-elle un jour appliquée à l'espèce humaine ? Pour l'instant, l'ONU s'y oppose fermement. Par ailleurs, nous pouvons nous demander si les animaux issus du clonage, actuellement considérés comme de simples objets de consommation, devraient recevoir la même considération que les animaux non clonés. Bien plus que d'autres sciences, le devenir du clonage et de son utilisation pose d'inévitables questions d'éthique.

Blog écrit par Vincent LEFLOCH, Tatiana RANGER et Violette GODBILLE

Sources.

[2] Le clonage est amplement pratiqué en Chine, aux États-Unis ou encore en Grande-Bretagne… mais d'autres y sont très réfractaires, comme la France ou l'Allemagne. (voir aussi :  http://www.clonage.universite-paris-saclay.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=91&Itemid=7)

 

Pour aller plus loin :

Vidéo de vulgarisation sur la méthode du clonage : Arte.TV, « Dossiers Junior » ; https://www.arte.tv/fr/videos/081148-000-A/dossier-le-clonage/ 


Article sur le clonage de la brebis Dolly, Europe 1, art. du 5 juillet 2016 ; https://www.europe1.fr/societe/clonage-20-ans-apres-dolly-ou-en-est-on-2791717


Rapport du « Centre de médecine vétérinaire » des États-Unis, écrit en 2008; https://www.fda.gov/files/animal%20&%20veterinary/published/Animal-Cloning--A-Risk-Assessment.pdf






November 23, 2021

Phattie : une neuvième planète dans le Système Solaire ?

L'idée prônant l'incomplétude du catalogue planétaire du Système Solaire martèle les astronomes depuis le XIXème siècle. Jusqu'alors, il a été supposé une quantité importante de planètes « cachées » : depuis Urbain Le Verrier avec Neptune, en passant par Clyde Tombaugh et la découverte de Pluton en 1930, jusqu'à la recherche de « Phattie ». L'imagination de ces corps hypothétiques tient en ce fait : au-delà de Neptune, il existe des déviations dans l'orbite des objets reculés et glacés de la ceinture de Kuiper. la prétendante Phattie est la supposition de Konstantin Batyguine et Mike Brown, tous deux spécialistes de l'astronomie planétaire.


Structure de la Ceinture de Kuiper. Au sein du Système Solaire, ce sont les corps massifs qui régissent le mouvement des plus petits. Le Soleil dicte sa loi et provoque l'orbite (ou révolution) des planètes, astéroïdes, lunes et comètes qui l'entoure. Les planètes majeures (de Mercure à Mars, puis de Jupiter à Neptune), relativement massives, possèdent elles aussi leur propre cortège orbital : la Lune pour la Terre, Phobos et Deimos pour Mars, ou encore Triton pour Neptune. En conséquence, on voit que les objets d'un même cortège partagent des caractéristiques orbitales similaires. Parmi elles : la résonance orbitale. Ce paramètre décrit la stabilité et la soumission gravitationnelle du cortège par l'existence d'un rapport entier entre la période de révolution de la planète majeure et celle des objets gravitant. Par exemple, Jupiter et ses satellites "Troyens" sont en résonance 1:1. Ceci signifie qu'ils achèvent une révolution quand Jupiter boucle la sienne. Ces relations peuvent être extrapolées aux objets de la Ceinture de Kuiper (abrégés KBOs pour "Kuiper Belt Objects"). Ainsi, c'est Neptune qui y ordonne les orbites et classe les KBOs en trois grands groupes :
  • Les "Cubewanos" : sans résonance
  • Les "Plutinos" : de résonance 2:3 avec Neptune
  • Les autres : de résonance 1:2, 2:5, 4:5 ou 4:7.
Cependant, un quatrième groupe inattendu se détache des précédents. Les corps qui s'y trouvent sont appelés "Objets épars".

Raisons de supposer l'existence de Phattie. Quinze longues années de cartographie de cette région du ciel ont, en 2016, révélé conjointement des bizarreries : un groupement de corps, parmi lesquels Sedna (découvert en 2003), suit un modèle orbital différent des KBOs précédents. En effet, ce détachement semble indépendant de l'influence gravitationnelle de la géante Neptune. Un paramètre intrigue particulièrement les scientifiques : si Sedna était fortement influencé par Neptune, alors son périastre et son apoastre seraient similaires à ceux des KBOs évoqués précédemment. Hélas, ce n'est pas le cas. Il y a d'autres étrangetés : l'excentricité orbitale de ces corps, qui décrit la forme elliptique, hyperbolique ou parabolique de l'orbite, est très importante (de l'ordre de 0,9 pour Sedna, ce qui signifie qu'il est à la limite de quitter le Système Solaire) ; la distance au Soleil : alors que les principaux KBOs orbitent à environ 45 unités astronomiques (u.a, avec 1 u.a = 150*10^6km soit la distance Terre-Soleil), les objets épars se situent bien plus loin (76 à 90 u.a pour Sedna).

  Depuis lors, K.Batygine et M.Brown, tous deux spécialistes d'astronomie planétaire, ont émis deux hypothèses. D'abord, ils se sont dit qu'une étoile ayant frôlé le système solaire aurait influencé ce groupe de KBOs. Mais, après avoir appliqué des modèles gravitationnels, ils ont vite compris que si tel était le cas, les orbites de ces KBOs auraient établi une configuration aléatoire sur des intervalles de temps beaucoup plus courts que la longévité du système solaire. Par conséquent, cette hypothèse n'est pas viable. Après avoir vérifié plusieurs fois leurs résultats, les deux spécialistes sont ensuite arrivés à la conclusion selon laquelle, la seule explication pour la perturbation de certains KBOs est une planète inconnue cachée dans le système solaire.


Recherches et résultats / Nouvelles hypothèses éventuelles. Pas grand-chose n'est certain sur Phattie, mais d'après de nouvelles recherches la planète semble être plus proche de ce que l'on croyait initialement. Des astronomes ont récemment calculé la période orbitale de Planet Nine autour du soleil et l'ont estimée à 7400 ans. Son orbite était estimée à 18 500 ans, il y a quelques années. " Je pense qu'on la découvrira d'ici un ou deux ans… je suis un grand optimiste " a dit Mike Brown suite à cette découverte. D'après Caltech, Planet Nine aurait une masse 5 à 10 fois supérieure à celle de la Terre et une taille similaire à Neptune. Les recherches indiqueraient également que la planète serait bel et bien gazeuse. En outre, après une analyse de leurs résultats précédents en utilisant une nouvelle méthode capable de mesurer les perturbations au niveau de la ceinture de Kuiper, Batygin et Brown déterminent que la probabilité que les anomalies observées ne soient pas dues à l'existence d'une neuvième planète  est de 0.02%. Malgré tout cela, d'autres scientifiques sont sceptiques sur l'existence de Planète neuf. Parmi eux se trouve la planétologue Stephanie JH Deppe, qui affirme qu'il y aurait un "biais de sélection" des données scientifiques. Elle a également dit: " Vous ne pouvez pas déterminer si un objet particulier contribue à l'effet de regroupement si vous ne connaissez pas les circonstances dans lesquelles il a été découvert ". En ce qui concerne la recherche sur la possible existence de Phattie, l'observatoire Vera C. Rubin qui est en voie de construction au Chili va permettre aux chercheurs d'observer des millions d'objets célestes dont peut-être la planète tant recherchée.


Pas encore de neuvième planète confirmée (n'en déplaise à Pluton qui s'est vue rétrogradée au rang de planète naine en 2006). Toutefois, les recherches se poursuivent, et semblent pointer du doigt la présence d'un objet lointain et difficilement accessible du Système Solaire.


Blog écrit par Armand ANWARI, Rita SILVA et Noah SEGONDS-RICHARD



Sources


November 16, 2021

Comment la visière assure la sécurité des astronautes tout en leur offrant une bonne visibilité?

Source photo : Les combinaison spatiales – Spacesuits (astrosurf.com)

La combinaison spatiale d’un astronaute est un objet fascinant. En effet, elle est le fruit d'années de recherche et d'investissement  pour lui permettre d’accomplir son objectif principal : assurer la survie d’un être humain dans l’espace. Pour cela elle doit répondre à des critères bien définis tels que la résistance à de très grandes pressions (à cause du vide spatial), l’approvisionnement continu de l’astronaute en oxygène ou encore la protection contre les micrométéorites et les différents rayonnements du soleil. Effectivement, bien qu’à environ 400 kilomètres d’altitude l’ISS soit encore dans l’atmosphère, celle-ci n’est plus assez dense pour la protéger du Soleil. Cette combinaison est donc un objet très complexe rempli d’innovations technologiques, et aujourd’hui nous allons nous pencher sur une partie bien spécifique : la visière du casque.

Nous verrons quels ont été les choix de conception de cet objet qui doit, en répondant à diverses contraintes, assurer la sécurité de l’astronaute sans diminuer sa visibilité. 

On peut en fait compter deux visières distinctes : la principale, qui englobe la quasi-totalité du casque appelée visière de protection et le pare-soleil, une deuxième visière rétractable. Nous allons tout d’abord étudier le matériau constituant les 3 mm d'épaisseur de cette visière principale. Elle est conçue en polycarbonate, un plastique connu pour ses caractéristiques mécaniques de résistance aux chocs. En effet, cette matière plastique est considérée comme 250 fois plus résistante que le verre car elle se déforme mais cède difficilement. En se déformant sur son intégralité, la visière est soumise à une pression intérieure homogène ce qui permet de mieux résister à la pression. Le polycarbonate, qui possède une très grande transparence optique, assure aussi la visibilité avec une transmission lumineuse d’environ 90% (c'est-à-dire que seulement 10% de la lumière est filtrée), tout en repoussant les UV.     D’autre part, il a été choisi pour sa grande amplitude de résistance aux températures. Pour une utilisation en continu, il peut supporter des températures allant d’environ -100°C à 135°C. Les sorties extravéhiculaires (EVA) se comptant seulement en dizaines d’heures et compte-tenu de l'épaisseur de la visière, celle-ci remplit parfaitement son rôle en supportant les températures extrêmes dues au rayonnement du soleil (ou à son absence), de -160°C à +121°C. Cette partie de la combinaison spatiale est également la plus susceptible aux pertes de chaleur comme des fenêtres dans une maison. Pour prévenir cet effet, le matériau dont la visière est constituée a un coefficient de conductivité thermique plutôt faible, de l’ordre de 0,20 W / m K afin de minimiser suffisamment ces pertes.
    La forme sphérique est privilégiée pour la visière (et le casque en général) parce qu’elle offre un meilleure vision panoramique, et permet à l’astronaute de tourner la tête sans problème (car c’est la forme qui s’adapte le mieux à la morphologie de la tête). Pour en revenir à la contrainte de pression, la sphère permet d’avoir une pression homogène sur toute la surface de la visière et d’obtenir ainsi une résistance optimale (d’autant plus que le polycarbonate est déformable). Enfin, cette visière protège l’astronaute des micrométéorites qui sont un vrai danger dans l’espace.
    Le casque spatial possède une visière supplémentaire faite en polysulfone. Ce polymère a une excellente résistance contre les rayons ß et γ (les plus dangereux), les rayons X et les infrarouges (IR). Ses bonnes propriétés thermiques font qu’il peut être utilisé entre -100°C et +150°C, condition primordiale dans l’espace. La solidité du polysulfone fait qu’il sert aussi à protéger des micrométéorites et débris spatiaux.
    La surface intérieure de la seconde visière est recouverte d'une fine couche d'or qui permet de renvoyer encore plus efficacement les rayons du soleil tout en offrant une bonne visibilité. Plus précisément, l’or bloque les UV et les infrarouges (et constitue donc en plus un filtre thermique), et atténue grandement l’intensité des rayons du visible, pour permettre de voir sans être ébloui et sans endommager les yeux. Les astronautes ont la possibilité d’abaisser cette visière amovible notamment pour le travail en plein Soleil où elle est indispensable. C'est ce revêtement en or qui est à l'origine de la couleur dorée de la visière, comme on peut le voir sur la photo (Mike Hopkins lors d’une sortie-extravéhiculaire en décembre 2013)

Ces deux visières constituent par conséquent un élément clé pour l’astronaute, et répondent à toutes les contraintes présentes afin de protéger les astronautes pour qu’ils puissent effectuer leurs manœuvres en toute sécurité. Outre leur rôle protecteur, les visières spatiales de demain deviendront aussi un support d’information, avec projection d’un tableau de bord virtuel, comme dans les films futuristes.

Blog écrit par Elias ROUSSEAU, Tom DESCAT et Honorin DUPAS 

Sources.






Les combinaison spatiales – Spacesuits (astrosurf.com)


Source photo : Les combinaison spatiales – Spacesuits (astrosurf.com)



November 11, 2021

Le génie génétique, une solution au diabète ?

Le diabète est une maladie qui touche 463 millions de personnes à travers le monde. Cette maladie s'exprime par la présence excessive de sucre dans le sang, elle doit être supérieur à 1.26 grammes de sucre par litre de sang a jeun. On distingue deux types de diabète: le diabète de type 1, qui est l'incapacité de produire suffisamment d'insuline, assez rare et présent dès le jeune âge; le diabète de type 2, qui est le manque de production d'insuline suite à la résistance à celle-ci par les cellules puis le dérèglement du pancréas. 

Cette maladie est influencée par la génétique et l'environnement, en grande partie pour le diabète de type 2 qui se développe sur plusieurs années. Dans les deux cas, le patient à besoin d'insuline. On va donc la produire en grande quantité dans l'industrie. Avant elle était retirée directement, à des animaux ayant une biologie proche de l'humain comme les porcs. Elle est produite, aujourd'hui grâce à des bactéries et au génie génétique.
    Le génie génétique est défini comme "l'ensemble des outils permettant de modifier le génome d'un organisme en supprimant, en introduisant ou en remplaçant son l'ADN".
  La transgenèse est une technique qui consiste au transfert d'un gène intéressant issu d'une cellule étrangère dite donneuse, dans le génome d'une autre espèce dite receveuse afin de l'exprimer, car l'ADN est universel. L'organisme receveur devient un OGM(Organisme Génétiquement Modifié) En effet, il est présent chez toutes les espèces terrestres, c'est support de l'information génétique.
    Ici, on retire d'une cellule donneuse humaine, le gène codant pour l'insuline puis on l'insère dans un plasmide de bactérie (c'est le génome de la bactérie) afin de produire des grandes quantité d'insuline. En effet, c'est ingénieux car les bactéries se reproduisent vite et en grande quantité. On récupère ainsi l'insuline humaine produite par la réplication des bactéries. Puis on la purifie, pour enfin la distribuer en médicaments aux malades. La transgenèse est, bien sûr, utilisée dans beaucoup d'autres cadres qui peuvent, éthiquement, poser des problèmes.
    On peut parler du Biohacking avec Josiah Zayner, un ancien scientifique de la NASA, qui s'est inséré un gène de méduse pour modifier sa peau et ses muscles. Des idées sont présentes pour rendre les humains plus résistants, plus forts voire même immortels. Mais les effets ne sont pas connus sur le long terme. D'ailleurs la FDA (Food and drug administration) a rendu cela illégal. Il y a aussi le professeur He Jian Kui qui a créé les premiers bébés humains génétiquement modifiés. En effet, leur père était atteint du VIH, le chercheur a donc modifié illégalement les bébés quand il étaient encore embryons grâce à CRISPR-Cas9 une protéine (plus spécifiquement le gène CCR5 impliqué dans l'immunité) afin de leur prodiguer une potentielle immunité contre le SIDA.  La communauté scientifique a condamné son expérience et son inquiétude face aux potentielles futures jumelles. Quant à lui, He a indiqué que les jumelles sont nées en bonne santé. Il a été condamné à trois ans de prison et 386 000 euros d'amende.

Pour résumer on a donc vu que le génie génétique peut être utilisé dans pleins de domaines, mais qu'elle peut poser des problèmes éthiques.


Blog écrit par Alexandre MACAULLY, Taha SEBAI, Walid BOUALA


Sources.




November 08, 2021

En tête à tête avec l’intelligence artificielle, votre nouveau recruteur

Avec l'apparition du COVID-19, il fallait privilégier le télétravail. Les recruteurs ont alors adopté une nouvelle stratégie d'embauche : les entretiens virtuels. Selon un sondage de Gartner (entreprise américaine spécialisée dans le conseil) « 86% des organisations mènent des entretiens virtuels pour embaucher des candidats pendant la pandémie ». Les gestes barrières sont alors respectés, cependant cette tâche répétitive peut être optimisée. Mais de quelle manière ? Par l'intelligence artificielle ! En effet, plusieurs multinationales comme Pepsi, Auchan ou même IKEA ont déjà passé le cap et ne font plus appel aux recruteurs mais aux intelligences artificielles. Vous trouvez ça étonnant ?     En réalité, l'intelligence artificielle (IA) est basée sur la création et l'application d'algorithmes exécutés informatiquement afin de permettre à des ordinateurs de penser et d'agir comme des êtres humains. De manière plus technique, un algorithme est un ensemble d'opérations qui permettent de résoudre un problème énoncé. Il est donc nécessaire de définir et d'ajouter des normes, ce qui permettra d'obtenir une réponse précise à cette question.     C'est de cette façon que s'introduit le concept de Machine Learning ou l'apprentissage automatique basé sur 4 étapes principales. Premièrement, la sélection et la préparation d'un ensemble de données d'entraînement qui permettent de nourrir notre programme informatique. Deuxièmement, la création d'un algorithme capable de répondre au problème posé. Puis vient la phase d'entraînement de l'algorithme qui consiste à répéter plusieurs fois le programme en comparant les résultats obtenus à chaque itération avec le résultat théorique attendu afin de s'améliorer. La dernière étape est l'évaluation du programme avec de nouvelles données.     Concrètement, Xiangdoa, fondateur de Moseeker (société qui crée des logiciels pour les ressources humaines) nous explique que le logiciel "analyse les intonations, l'intensité, l'expression orale" du candidat. En termes de langage, l'algorithme analyse 350 types de données différentes en fonction de l'utilisation de mots passifs ou actifs, de l'intonation, du débit... L'algorithme compare ensuite le candidat avec le profil qui s'est avéré le plus efficace dans l'entreprise. Comment peut-on créer un algorithme aussi performant capable d'évaluer le profil d'un candidat ? Pour ce faire, il s'appuie sur une base de données contenant 25 000 données faciales et linguistiques. Enfin, il va attribuer une note au candidat. En 2016, la start-up russe Stafory créée Véra, un logiciel d'IA afin de trier les candidatures. Comment fonctionne-t-il? Les recruteurs doivent tout d'abord faire une description détaillée des profils recherchés, puis Véra les télécharge pour présélectionner 10% des candidatures les plus susceptibles de correspondre aux critères de l'entreprise. Pour cela, l'IA est connectée à 5 sites de recherche d'emploi tels que CareerBuilder. Puis Véra propose aux candidats un entretien en appel vocal ou vidéo. Le robot s'adapte alors aux exigences du poste à pourvoir : «Si c'est un emploi pour une personne avec peu ou pas d'expérience, le langage doit être simple. Pour un développeur en technologies de l'information, il doit être spécifique » explique Svechnikov, un des cofondateurs de la start-up. « Quand vous recrutez 400 téléconseillers, vous recevez 15.000 CV en un mois et demi », explique B.Serre, vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines. Pour les développeurs, ce logiciel permet alors un gain d'argent et de temps puisqu'à la différence d'un être humain, Vera peut effectuer simultanément jusqu'à 1 000 entretiens d'embauche, en appel vocal ou vidéo sachant que le temps moyen pour un entretien est d'1h, ainsi Vera permet de gagner 41 jours de travail au DRH. Les candidats sont, d'autre part, traités de manière égale et plus objective car l'entretien peut dans certains cas être influencé par l'humeur du recruteur ce qui pourrait désavantager le candidat.
    Il est clair que la capacité de l'IA à trouver des profils adaptés est bénéfique, mais nous ne pouvons ignorer que d'une certaine manière elle puisse refuser des profils talentueux par faute d'interprétation. Effectivement, les algorithmes sont créés de manière à analyser et non à interpréter les données en tirant des conclusions sans pouvoir discerner les expressions des candidats de sorte que si un candidat parle plus rapidement que la normale, l'algorithme comprendra ce comportement comme étant du stress et non du dynamisme car il a intégré que la rapidité ne pouvait être liée qu'au sentiment d'angoisse. Cependant, un vrai recruteur aura, contrairement à l'algorithme, cette capacité de comprendre et d'interpréter les expressions du candidat de manière exacte.     D'autre part, certains algorithmes se basent sur des profils déjà établis dans l'entreprise ce qui peut être discriminant pour les candidats. Effectivement, une femme qui postule pour un emploi majoritairement occupé par des hommes sera vu discriminée car l'algorithme comprendra qu'il faut privilégier les profils masculins et donc jugera son dossier inadéquat avec le poste. Autrement dit, l'algorithme essaiera de valider des candidats ayant un maximum de points communs avec les profils déjà bien établis dans l'entreprise, que ce soit physiquement, académiquement, socialement ou culturellement parlant. Par conséquent, les postulants acceptés par l'IA seront tous semblables et finalement tous des clones. Ainsi, face à cet inconvénient majeur, Amazon a dû récemment débrancher son intelligence artificielle.     Les algorithmes sont créés par des programmeurs ayant leurs propres expériences et préjugés influençant l'analyse de l'IA et donc du recrutement. Par exemple, le programmeur transmettra certaines idées à l'algorithme concernant l'origine sociale, l'ethnicité, le genre et l'âge idéal du parfait candidat. Si le programmeur croit que les hommes blancs sont toujours de meilleurs candidats que les femmes de couleur, alors l'algorithme sera basé sur cette perception et biaisé. Mais finalement, comment peut-on concevoir des algorithmes éthiques ?

Il est très important de s'assurer que les données d'entraînement de l'algorithme ne soient pas biaisées. Les données elles-mêmes doivent être éthiques, pour que l'algorithme le soit. Cependant, il est certain que les algorithmes feront partie du futur. En effet, ils sont présents au sein de plusieurs technologies émergentes comme l'IA, les véhicules autonomes ou les assistants intelligents. Ainsi, dans les prochaines années, on peut s'attendre à une émergence de nouvelles technologies révolutionnaires et futuristes basées sur des algorithmes.

Blog écrit par Christine SUY, Yiwei HE et Issar KERBA 

Sources.